La reconnaissance d’un héritier : quelles démarches ?

La reconnaissance d’un héritier : quelles démarches ?

Publié le : 06/08/2025 06 août août 08 2025

La transmission du patrimoine repose sur une logique de filiation clairement établie, mais dans certains cas, le lien de parenté ne va pas de soi et doit être juridiquement reconnu pour que l’héritier puisse faire valoir ses droits dans une succession.
L’absence de reconnaissance préalable peut en effet priver une personne de l’accès à la réserve héréditaire, voire l’exclure totalement de la dévolution successorale.

La reconnaissance d’un héritier ne se limite pas à une simple déclaration affective. Elle répond à des exigences formelles, encadrées par le Code civil, notamment lorsqu’il s’agit d’une filiation non établie ou contestée.

 

L’établissement du lien de filiation : une condition préalable

Bénéficier des droits successoraux suppose de démontrer juridiquement le lien de filiation, et si ce lien n’est pas présumé par la loi, comme dans le cadre d’une naissance en mariage ou d’une reconnaissance à l’état civil, l’enfant devra initier une action en justice pour faire établir sa filiation.

L’action en recherche de paternité (ou de maternité) doit être intentée par l’enfant lui-même, ou par ses représentants légaux s’il est mineur. La procédure nécessite de rassembler des éléments probants : correspondances, témoignages, résultats d’expertise biologique, et obéie à des règles de procédure civile strictes, avec une compétence du tribunal judiciaire du lieu de résidence du défendeur.

En cas de décès de la personne prétendue parente, la demande peut encore être formulée à l’encontre de ses héritiers, dans le respect du délai légal de prescription.

Une fois la filiation établie, ses effets sont rétroactifs à la naissance, ce qui permet à l’enfant d’être reconnu comme héritier légal à part entière.

 

L’ouverture des droits successoraux après reconnaissance

Lorsque la filiation établie, l’enfant accède automatiquement à la qualité d’héritier réservataire et peut alors réclamer sa part d’héritage, exercer son droit d’option successorale (acceptation pure et simple, acceptation à concurrence de l’actif net ou renonciation) et se faire inscrire dans l’acte de notoriété établi par le notaire en charge de la succession.

Lorsque la reconnaissance intervient après l’ouverture de la succession, un acte rectificatif devra être dressé pour rétablir l’ordre des héritiers, et si le partage est déjà intervenu, une action en retranchement ou une demande en révision du partage judiciaire peut être nécessaire. Cette reconnaissance peut également entraîner une remise en cause des donations antérieures ou des legs testamentaires qui porteraient atteinte à la réserve héréditaire nouvellement reconnue.

Fiscalement, le lien de filiation reconnu ouvre droit aux abattements successoraux applicables en ligne directe. L’enfant reconnu pourra ainsi bénéficier d’un abattement de 100 000 euros sur la part reçue, ainsi que des barèmes progressifs réservés aux héritiers de premier ordre.

 

La reconnaissance volontaire d’un enfant : un acte à valeur successorale

En dehors des actions judiciaires, un parent peut volontairement reconnaître un enfant, en mairie ou devant un notaire.

Cette reconnaissance volontaire permet d’inscrire l’enfant dans la lignée successorale sans passer par le contentieux, mais cette reconnaissance n’est pas réversible puisqu’elle produit des effets juridiques étendus, notamment en matière de succession, d’obligation alimentaire et de nom.

La reconnaissance notariée est fréquente dans les situations de recomposition familiale ou de régularisation d’une situation de fait. Elle permet de sécuriser les droits du futur héritier en cas de décès, d’éviter les contentieux successoraux et de préserver l’équilibre du patrimoine transmis.
 

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